• Corps à corps mortelle...fin

    Les jours passèrent plus vite que je ne le pensais. J'avais effacé le mot fatigue de mon vocabulaire. Les journées de vingt heures ne me faisaient aucun effet. Je dormais plus par principe que pour me reposer. Il m'arrivait parfois d’enchaîner trois jours sans fermer l’œil.

    J'appris beaucoup de choses en un laps de temps très réduit. Première chose, je me souviendrais désormais de tout, tout le temps. Chaque visage que je croiserais serait gravé dans ma mémoire infinie. Deuxième chose, je devrais m’abreuver de sang pour la fin de ma vie. Seul ce liquide âpre me nourrirait maintenant. Dernière chose importante, le soleil me serait fatal sans médaillon pour sortir sous ces rayons.

    Dimitri me raconta longuement comment il m'avait trouvé. C'était gênant, j'avais l'impression de devoir assimiler les souvenirs d'une autre personne. Vous savez quand on vous raconte l'histoire tragique de cette pauvre fille qui est morte des suites de son agression. Vous vous sentez triste pour elle, vous avez du mal à assimiler tous les détails. J'avais du mal à croire que l'on ait pu me faire ça . Il y avait pourtant cette colère immense en moi qui bouillonnait. Je rageais au plus profond de mes entrailles, rêvant-le peu de fois où il m'arrivait de dormir- d’étriper ce monstre et d'en faire de la patter pour chien.

    Les mois s'effacèrent lentement, six exactement. Une douleur était apparu dans le creux, où aurait dû battre mon cœur. Lorsque je me rendis compte que personne ne vit ma disparition. Je n'étais rien pour personne. La plus dure fut de faire semblant de ne rien ressentir. Mais pour tout avouer je pense que Dimitri m'entendait pleurer dès que j'étais seule. Je sombrais un peut plus chaque jour. 

    Alors que j'étais absorbé par ce qui se passait dehors, le jeune homme entra dans la chambre.

    _ Un bal ce soir, ça te tente .

    Je le dévisageai un instant. Je n'avais aucune envie de me pomponner pour danser.

    _ À l'italienne. Insista-t-il.

    Quand bien même j'avais envie d'y aller, les jeans n'étaient certainement pas de circonstance. 

    _ J'ai tout ce qu'il te faut. Dit-il.

    À croire qu'il avait lus dans mais pensé il souleva un grand sac de pressing. J'acceptais et me levai pour prendre ce cadeau. Comment pouvait-il savoir ce qui m'irait. En ouvrant je découvris cette magnifique robe. Celle que j'aurais dû porter pour le plus beau jour de ma vie.

    _ Comment as-tu eu cette robe ? M'exclamais-je.

    Il me regarda perplexe.

    _ En récupérant tes vêtements, je me suis dit que ceci pourrait te servir.

    Il avait ce sourire plein de malice. Je levais les yeux au ciel et allais enfiler la robe.

    Arriver sur les lieux, je restais interdite. C'était splendide. Une grande maison illuminée par des milliers de bougies. Je m'extirpais avec beaucoup de malle de la voiture. Engainer dans une robe à faire pâlir Cendrillon je gravis les marches avec facilité. Dimitri aussi beau qu'un diamant brut. Nous portions chacun des masques en filigrane. Le mien couvrait juste mon regard. Lorsque j'entrais la foule me stupéfia. Il y avait des centaines de personnes, avant que j'avance Dimitri me stoppa.

    _ J'ai un petit jeu pour toi. Me chuchota-t-il.

    Je levais des yeux intéressés vers lui. Dimitri avait une idée derrière la tête.

    _ Ce soir tu devras conquérir le prince de ce bal.

    _ Je n'ai pas envie de te draguer. Arquais-je.

    _ Pas moi, lui. dit-il en désignant un homme en costume blanc.

    Je me figeais, cet inconnu. C'était Jack. Je ne pouvais pas, c'était trop dur. Dimitri m'attira à l'écart, m'attrapa le visage et me scruta.

    _ Je ne peux pas, les gens ne me croiront pas. Soufflais-je.

    _ Elena, je le sais. Tu penses pouvoir arriver ici avec ta petite vérité et tout changer . Écoute-moi bien, le mensonge est un art et la terre et peuplé d'artiste. Son mensonge arrange bien des gens. Ta vérité les détruirait.

    _ Elle ne le détruirait que lui. Demandais-je.

    _ Non, ce qu'il a raconté permet à tous ceux qui auraient dû te protéger de se délester de cette foutue culpabilité et de leur devoir. Pour beaucoup tu n'es qu'une menteuse et une profiteuse. Pour qu'ils te croient tu vas devoir te battre.

    Il attrapa mon visage entre ses mains et pour poser ces lèvres sur les miennes. Je fermais les yeux une seconde. Cela dura une seconde. Son visage s'endurcit de nouveau.

    _Tu m'as demandé pourquoi je t'ai sauvé au lieu du tué. Je t'ai laissé une porte ouverte pour décider de son destin. Comme il l'a fait il y a presque un an maintenant. À toi de jouer.

    J'inspirais profondément et partis me mêler aux gens. Tous les deux étaient posés sur moi. Puis soudain, il me vit. Je fis mine de ne pas le voir. Je dansais avec d'hommes. Il m'attrapa au détouré d'une valse. Ni tétaniser, ni totalement effrayer je ne le regardais droit dans les yeux. Il me fit tournoyer et finit par m’entraîner sur une terrasse. Je commençais à me crisper.

    _ Vos yeux sont semblables aux étoiles.

    Je gloussai, j'étais amusée de le voire me ressortir ces idioties. En fait il n'était qu'un minable. Il ne me reconnaissait pas. Il avait oublié ces yeux qui l'avaient supplié de s'arrêter. J'ôtais mon masque avec délicatesse.

    _ Votre visage est digne d'un Michel Ange.

    _ Donc tu ne me reconnais pas. Demandais-je.

    Il scruta les traits de mon visage. Il espérait sûrement que mon prénom et mon nom s'affichent sur mon front. Rien ne vint. Je l'attrapais par le col et le poussais contre une colonne. Un son sourd retentit. Il commençait à avoir peur.

    _ Une fille que j'aurais délaissée .

    Je ne pus m'empêcher d'exploser de rire. Je le jetais contre le mur à côté de la porte. Je le terrifiais.

    _ Un monstre, tu as faits de moi un monstre.

    Il se rua vers l'intérieur. Malgré ma robe de mousseline j'avançais à grands pas.

    _ Reviens, hurlais-je en rentrant à mon tour.

    Tout le monde se tue et l'orchestre cessa de jouer. Il trébucha au centre de la piste.
    Je le rattrapais et le saisi par le bras.

    _ Tu as pris ma vie.

    Il tenta de se débattre. Je resserrais ma prise, il gémit.

    _ Tu m'as violé et tu m'as laissé pour morte. Chuchotais-je à son oreille. Et tu ne te souviens pas de moi.

    Une éclaire dans ces yeux fut le signe qu'il se rappelait.

    _ Tu es...

    _ Dis leur .

    _ Quoi ?

    _ Avoue que tu as abusé de moi tout en étouffant. Que tu laissais mon corps sans vie sur le parquet, m'emportais-je en le propulsant à l'autre bout de la piste.

    La foule s'écarta violemment pour me laisser passer.

    _ Oui, j'ai pris ce qu'il me revenait de droit ! Cracha-t-il.

    Tous les regards se tournèrent sur lui. Il pleurait mais son arrogance était toujours là.

    _ Me trouves-tu toujours potentiellement baisable aujourd'hui ?

    Il ne sut quoi répondre. Il était à genoux à mes pieds. Je lui tendis une main compatissante. Il la prit pensante que je voulais l'aider. Je me penchais sur lui et lui soufflais doucement.

    _ Veux-tu savoir ce que ça fait de mourir.

    La terreur traversa son visage. Ma main libre plongea dans sa cage thoracique. Un hurlement s'échappa de sa gorge. Sous mes doigts je sentis son pouls. Son cœur s'emballait, j'enroulais mes doigts tout autour. Son sang tâcha sa chemise.

    Il me regardait complètement paniquer. Il attrapa mon bras et me supplia. Il avait peur de mourir, peur que je lui inflige le même sort. Je joua avec son cœur pourris. Il hurla de nouveau, il tentais de se défaire de ma prise.

    _ Tu vois ce que c'est de s'éteindre, et de souffrir.
    Je referma ma main une dernière fois. Je vis ces yeux s'écarquiller et s'éteindre. Avant qu'il ne disparaisse totalement je lui soufflais une dernière chose.

    _ Bon voyage en enfer.

    Je me relevai en silence et le laissais s'écraser au sol. Tous ce poids sur mes épaules disparut. J'entendis des gens s'exclame. Certaine personne s'enfuyèrent en me voyant couverte de sang.

    Ce soir là, je devins plus forte que jamais. Je me promis de ne plus jamais laisser les gens s'en prendre à moi ou à ce qui m'est chère. La vie peut parfois nous détruire totalement pour nous permettre de tout recommencer à nouveau. Si mon nouveau départ à été quelque peux difficile, aujourd'hui je vie pleinement ma vie.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 4 Mars 2015 à 07:16

    wouffffffffffff un grand souffle froid m'a envahie et j'ai lu jusqu'à la dernière goutte .......... ET bé ma vampirette  c'est pas mal du tout !!!!  Gros bisous de Saby 

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    2
    Lundi 9 Mars 2015 à 22:10

    Merci, j'avoue les dernière lignes ne sont pas beaucoup développer!! :) mais je rectifirais promis!!

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